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 Les contes de Croymery

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Ciar'Sorcha, Baste

Ciar'Sorcha, Baste


Messages : 343
Date d'inscription : 30/10/2022

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MessageSujet: Les contes de Croymery   Les contes de Croymery EmptySam 11 Mar - 15:01

Peu à peu, en sus des fables, des contes se trouvaient ajoutés à la bibliothèque Croymerienne, inspirés par le lointain passé, le présent, les habitants, ou trouvailles sur les landes.

Ciar’Sorcha a écrit:
Les purs et les impurs



La haine, comme la fortune, est une ressource finie. Assure-toi de ne dilapiter ni l’une, ni l’autre. - Proverbe Croyen.

En temps jadis, arpentaient le désert un clan de fiers caravaniers. Survivant au soleil de plomb, refusant toute eau et toute nourriture qui ne viendrait pas des oasis jugés sacrés, évitant au possible l’étrange et l’étranger, ils se définissaient comme les Purs, et la quintessence de ce que les Humanis de ce temps-là pouvaient être.

Ils refusaient la compagnie des étrangers, qu’ils jugeaient comme ambulantes souillures, et ne côtoyaient que d’autres clans triés prudemment sur le volet, au gré d’épreuves nombreuses, et de délicates alliances qui imposaient à leurs partenaires un florilège de concessions. Car ils étaient après tout purs, et ils le resteraient.

Mais alors de loin en loin, vinrent des récits de l’éther, avalant les landes, dévorant le monde. Alors les Purs se rengorgèrent. Ah, voilà le tant attendu châtiment divin, se dirent-ils. Et faisant des gorges chaudes, ils dirent et redirent que c’était donc bien fait.

Mais de jour en jour et de mois en mois, les marchands des clans amis devinrent de plus en plus rares, et le désert devint de plus en plus âpre.

Après de longues errances et en approchant un oasis, les Purs croisèrent le chemin d’un clan dont le nombre semblait imposant, avançant en longues colonnes, aidés par des êtres aux oreilles pointues qui marchaient côte à côte avec les hommes et femmes, comme le feraient des frères d’armes et non pas de simples esclaves et serviteurs. Outragés, les Purs virent s’installer ce clan mêlant princes et petites gens, Fae et hommes, indistinctement, tandis que tous se penchaient pour remplir leurs gourdes et s’abreuver de concert à la même eau. Les Purs commandèrent de tourner dos à la grande cohorte, qui comptait sur son nombre et rompait les barrières hiérarchiques qui séparaient si bien les races en maîtres et serviteurs. Quant à l’oasis qui semblait de prime abord salvateur, les Purs décrétèrent avec dédain ne pas pouvoir s’y abreuver, pour l’avoir vu sous leurs yeux être souillé.

Après un temps, ils croisèrent un clan réduit, qui avait accepté la compagnie de gens trapus et de taille bien petite, taillés comme des rocs tombés d’une montagne. Des Dvergar. Les purs foncèrent sans demander leur reste, avides de trucider les traitres à leur race, pactisant et abritant des demi-hommes difformes et hideux, cette parodie d’humanité. Mais malgré leur sous-nombre, alliés Dvergars et nomades eurent tôt fait de repousser leurs assaillants, avec de meilleures armes et armures que les Purs auraient dédaignés, préférant leur attirail amoché à la simple idée de se couvrir de matériel forgé par des étrangers.

Las, tiraillés par la soif et la faim, les purs continuèrent leur chemin, se contentant de moins en moins. Ils croisèrent un clan restreint, installé près d’un oasis jugé sacré désormais asséché, et heureux de retrouver des figures humanis et amies, ils causèrent longuement, se rassasièrent, et retrouvèrent en rompant le pain un peu de leur gaieté d’antan, sans poser une seule question sur l’origine des fruits et carafes qui garnissaient les tables. Ils parlèrent de leur confiance, de leur résilience, de leurs certitudes de pouvoir traverser le feu et le brouillard du châtiment divin réservé aux impurs. Et alors qu’ils s’apprêtaient à inviter leurs hôtes à rejoindre leur caravane, ils aperçurent aux abords du camp des êtres de taille humanis mais aux attributs félins. Des Bastes. Alors les Purs, terrifiés, tirèrent leurs armes du fourreau, voulurent foncer, mais furent arrêtés par leurs hôtes, qui ragèrent et pestèrent sur le non-respect des lois de l’hospitalité. Comment pouvaient-ils tirer les armes, ainsi nourris des fruits et des eaux que leurs éclaireurs aux yeux affutés, nouveaux alliés d’une époque neuve, leur avaient ramenés? Certains Purs, mortifiés, eurent l’urgence de se faire vomir pour s’éviter l’infamie de digérer ce qu’un impur aurait touché. Et selon eux, ces Bastes, et ces humanis qui se corrompaient en compagnie de pareilles créatures, étaient impurs tous autant qu’ils étaient.

Éreintés, assoiffés, affamés, épuisés, ils furent frappés de stupeur pourtant en voyant un homme, un seul, un jour, marcher en leur campement. Il avait le charisme des plus grands chefs de guerre. Il avait pour lui la prestance, la grâce, les idées. Et ce grand homme au cœur d’or et à la poigne de fer était venu là pour leur proposer un marché. Alors longuement, l’homme discuta, débattit, et échangea avec les Purs. Après de longues tergiversations et hésitations, finalement les Purs tranchèrent. Et sans appel, ils pointèrent l’horizon à l’homme, refusant son marché qui promettait de les souiller.

Non, jusqu’à la fin, les purs resteraient purs, sous la houlette du dieu Soleil qui ne les voudrait voir se parjurer.

Peu à peu, les Purs devinrent moins nombreux, mais toujours, restèrent purs.

Puis virent les brumes, et les créatures.

Les horreurs de Lazuliann enveloppèrent l’horizon, jusqu’à couvrir le moindre grain de sable. Les Purs, toujours purs, levèrent du peu de force qu’il leur restait leurs armes abimées, leur chair asséchée pointant par les fentes de leurs armures déchirées.

Des Purs à ce jour, reste l’immaculé des os blanchis, que veille parfois un soleil indifférent.

Hrp:
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