Kur'zhan, Limbaal
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 |  Sujet: Éther-nelle damnation  Mer 22 Fév - 6:29 | |
| Éther-nelle damnation C'était un homme de piètre stature, faible de corps mais point de cœur car ce dernier infusait tout ce qu'il entreprit. Fae’Ithil au sein du cercle du savoir, il s'était illustré non pas comme lanceur de sort mais comme chercheur dans le domaine de l'Éther. Cette passion qui le poussait à se pousser perpétuellement était ce brin de folie qui brisait l'étanchéité d'un sérieux méticuleux et implacable. Sa frêle santé était chose connue des membres du cercle, affliction commune d'une famille née de modestie. Cet état était partagé par sa soeur, une femme bienveillante et attentionnée qui l'encourageait dans sa quête, faisant don de son or et de son temps à son frère afin qu'il puisse soutenir son ambition. Scarifiés par la brume, les deux partageaient le même rêve: trouver un remède pour freiner voir même renverser la corruption de l'Éther.
La condition de sa jumelle avait bien empiré depuis ces derniers mois, ce qui poussait Vellion à prendre des risques plus poussés afin d’arriver plus rapidement à un résultat. Insouciant de son propre état, sauver sa seule famille devint donc une priorité. D’autant plus que sans l'apport monétaire de sa sœur, ses recherches menaçaient de rencontrer une bien triste halte. Or, cela n'était pas une option car il lui fallait cet or pour continuer d'acheter secrètement des cristaux de corruption, provenance d'une source nébuleuse et innommable.
Son hypothèse était la suivante: Peut-on user de micro-cristaux de corruption comme catalyste afin d’augmenter les effets d’un remède?
Il commença par dérober ses collègues en leur empruntant des sommes qu’il ne remit jamais. Lorsque sa liste de contributeur s'amenuisa , il falsifia les signatures de dirigeant plus fortunés afin d’avoir accès aux coffres du cercle. Avec de telles sommes, les semaines se succédèrent et ses recherches portèrent fruit, arrivant enfin à quelque chose ressemblant à ce qu’il croyait être un mutagène contrôlé.
Exultant devant ses résultats, il n'entendit pas la venue des gardiens strigoii qui cognait sévèrement à sa porte, clamant justice pour ses multiples contrefaçons. De ce fait, il fut arraché au travail de sa vie en hurlant et en frappant, fuyant dans ses quartiers alors que ses poursuivants fracassaient tout sur leur passage. La promesse soudaine d’une incarcération perpétuelle menaçait de condamner sa jumelle et la ruine financière qui s'ensuiverait, metterait bien évidemment un terme à leur rêve conjoint.
Des larmes de rage reflétèrent le regard stoïque de capteurs sinistres mais ignorants, ces même qui ne comprenaient rien à l'enjeu ni à la découverte du chétif chercheur. Traîné de force, il constata que ce jeu de chat et souris à l'intérieur du laboratoire avait relâché la brume meurtrière des multitudes de cristaux et que le chaos commençait à se répandre dans le coeur des gardiens. La panique fut alors audible à mesure que chacun comprit l’erreur irréparable qu’ils venaient de commettre.
Nul n'y échappa. Ceux les plus près de la corruption fondirent dans d'horribles cris et ceux témoin de celle-ci, succombèrent a sa folie débilitante pour ensuite s’entre-déchirer dans une cacophonie de hululement chaotique.
Vellion quant à lui, inhala malencontreusement cette bouffée infectieuse et reçut l’explosion corruptive de plein fouet. Les effets furent immédiats, si ses tortionnaires s’étaient vu a jamais altéré, le chercheur lui, accusa de changements encore plus saillants. A priori, son poitrail éclaté, laissa ses viscères bariolées valser comme des serpents affolés autour de lui. Ils vinrent s'amalgamer à lui pour ne former que d'épais sillons noueux et tortueux. Sa cage thoracique s'inversa, pointant vers l'avant comme armé d’épieux d'albâtre. Ses bras mutèrent, expurgeant des os voulant fuir un corps qu'ils ne reconnaissaient plus. Ils quadruplèrent en diamètre, ses jambes aussi et son visage se retourna sur lui-même pour ne laisser qu'une vaste ruine aux yeux lubrique, colorée d'une teinte malade que même la nature rejetterait.
De cet incident, nul n'en dit mot. Seule perdura la rumeur glaçante d’un immense bipède a l’exosquelette crénelé fuyant les décombres de la tour. Vellion ne se souvenait plus de son nom, du but de ses recherches ni même de ce qui reste de sa famille. Plus rien n'avait de sens autre que d’assouvir ses nouvelles pulsions sanguinaires. Si un être s’avérait être plus petit ou plus chétif, il l’écrasait. S’il avait été savamment méticuleux, ordonné et visionnaire, son comportement avait changé au profit de poursuites expéditives et son impulsion primait maintenant sur ses ambitions futures. S’il avait été prisonnier de son esprit, il était dorénavant libéré par le moment présent, friant de déchaîner sa nouvelle force sur la nature environnante.
Celle-ci n'a plus de goût, plus d’attrait. Il ne se sent plus chez lui ni en forêt ni sur les collines, seulement lorsque la corruption souille ses pieds, que les résiduels d’Éther ravagent ses poumons ou encore que les marais toxiques brûlent ses chevilles. Ce n’est pas parce qu’il révère ces derniers mais embrasse plutôt ce qu’il symbolisent maintenant pour lui: une puissante adversité à vaincre car rien ne vaut le sentiment de conquérir la peur. S’il avait été le champion des routines programmées et des horaires fastidieusement prédéfini, il ne s’intéresse maintenant qu’au changement rapide, qu’aux situations dangereuses rempli d’imprévus. La bête qu’est devenu Vellion est un être téméraire aux tendances violentes et intempestives. La loi du plus fort devient donc son crédo. Être grand, fort et féroce, lui attire beaucoup d'ennemis et de prédateurs, notamment les créatures de l’Éther plus grandes, plus fortes et plus féroce que lui. Il lui faut donc des alliés pour survivre, chose qu’il trouvera facilement en Gromtâr, la ou il apprendra à le mettre en mot: Husak. La promesse du grand hall deviendra alors sa seule et grande finalité.
VROGZ! |
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