Bestiaire Musical

LE DANEEN



Préface
Ces grands cervidés semblent se trouver aux orées des boisés des tertres, sur lesquels des brumes éthérées flottent encore. Ils sont de majestueux et sereins herbivores, coiffés de haute ramure. Mais si leur apparence altière reflète leur sérénité, le chasseur doit se détromper s’il croit tomber sur une proie facile ou un bovin gentillet. Les Daneens vendent chèrement leur peau, leur viande et leur cuir.

Chasseur s’faisant chasser

“Pour les Admenor, l’soir était triomphe
Les ennemis tombés, gisant à leurs pieds
De tant de victoires, l’assurance se gonfle
Et on ne croit jamais pouvoir échouer

Jazzlynn jouant de l’arc comme une virtuose
Jakhal poussant un grand cri de guerre
Les armes dansant, jusqu’à l’apothéose
Comme un seul homme frappaient les frères

Et les combats taris, les monstres vaincus
Plusieurs  avaient l’appétit creusé
À l’orée du bois, noble bête fut entrevue
Et d’un commun accord, la troupe voulut chasser

Mais voilà que le daneen, les bois hauts
Fonça sans un instant de répit
Pour les chasseurs, c’était bien trop
Et sous les sabots furent déconfits

Que la leçon donnée à coup de ramure
S’ancre bien dans les esprits
Si l’apparence semble une chose sûre
Ne voir qu’elle cause des ennuis”

LES WARAK



Préface
Dans les montagnes libertines, les Warak, ont établi leur village. On les connait à Croymery sous bien d’autres noms… Pilleurs, Fanatiques… Il semble que là, au sommet de pics relativement épargnés par l’éther, ils ont fondé une curieuse et primitive culture vivant en symbiose avec la nature, semblant avoir une synergie avec les lierres vivantes et autres plantes hostiles. Ils sont de vivants paradoxes, capables de parole rudimentaire et à même de comprendre des idées, pourvu qu’elles soient simples, et pourtant ils vivent à demi comme des bêtes en une colonie anthropophage et territoriale. Leur échine est bardée de pics, leurs crocs sont longs comme des dagues, leurs écailles leur servent d’armure naturelle. Leur couleur semble varier, d’un vert pâle au jaunâtre. Les plus jaunes ont parfois au dos une esquisse d’ailes membraneuses, et ils sont capables de plier la mana à leur volonté. Comme les lézards de leur espèce, la logique voudraient qu’ils craignent le froid. La berceuse ci-dessous reste le souvenir de la délivrance du Maçon Jafaan capturé par ces Warak, en faisant un récit de déboires… et de victoire.

Berceuse des Warak

“Jerwynn , faiiiiiiis dodo, t’as pas à t’en faire
L’sommeil réparateur, il a tout pour plaire
Faiiiiiiiiis dodo, pendant qu’c’est la ruine
Faut bien croire… que t’as pas l’ouïe fine

Faiiiiiiiiiiis dodo, les Warak s’amusent
Pour rater l’combat, t’as une bonne excuse
Faiiiiiiiiis dodo, l’sommeil fait du bien
Mais souviens-toi, douloureux s’ra l’matin

Faiiiiiiiis dodo, t’es mieux assoupi
Le reste du groupe, bah il dort aussi
Fais dodo, les lézards ont l’œil lourd
Tu dors bien, maintenant c’est leur tour

Jerwynn , faiiiiiiis dodo, l’otage est sauvéééé…
C’est une victoire, comme on a rêvééééé…”

LES INANIMAE




Préface

Qui sont les Inanimae... Ils semblent mi humanis, mi élémentaux. Aussi bruts parfois que la matière et la magie qui les compose, ils ne mâcheront pas leurs mots concernant leurs impressions, envies et intentions. Mais au-delà de mystères persistants liés à ce peuple, se trouve aussi une clé pour les comprendre, dans le récit du dévouement et de la noblesse de coeur de quatre enfants Inanimae, que les anciens Édoliens auront envoyé combattre les morts-vivants en une crypte qui faisait manger leurs bas... ou jaretelles, à des hommes et des femmes faites. On peut voir là une trace évidente de leur grande affinité à la mana, aux éléments qui les composent, mais aussi une ferveur à la flamme brûlante, et impossible à éteindre, pure et presque divine pour être si intouchée. Un gage d’espérance, qui peut-être leur fit trouver leur place parmi les Édoliens si rétifs aux forces de la magie.


Inanimae

In-a-ni-mae
On n'comprend pas toujours c'qui peut les animer
Ni toujours autant c'qui peut les galvaniser
Ni même sous la surface c'qu'ils peuvent bien éprouver.

D'leur récit curieux on a c'lui de quatre enfants.
Envoyés apprendre combattre avant leur temps.
Tout juste armés de vieilles reliques d'antan.
Et peut-être un lien fort à un seul élément.

In-a-ni-mae
On n'comprend pas toujours c'qui peut les animer
Ni toujours autant c'qui peut les galvaniser
Ni même sous la surface c'qu'ils peuvent bien éprouver.

Avait parmi eux Obédia l'enflammée portant arme sacrée
Il y avait aussi Cassiel le terreux pouvant saisir l'éthéré
Félice source de vie et des eaux, porteur du bouclier
Et enfin Zarall, enfant du vent, comme les autres sacrifié

In-a-ni-mae
On n'comprend pas toujours c'qui peut les animer
Ni toujours autant c'qui peut les galvaniser
Ni même sous la surface c'qu'ils peuvent bien éprouver.

On envoya ces enfants d'abord en haute tour
Puis enfin on mit immense embûche en leur parcours
Les faisant combattre les sthyth d'Apgorold à même leur cour
Et les lançant en un combat en curieux compte à rebours

In-a-ni-mae
On n'comprend pas toujours c'qui peut les animer
Ni toujours autant c'qui peut les galvaniser
Ni même sous la surface c'qu'ils peuvent bien éprouver.

Y laissèrent là leur vie, n'serait-ce que pour sauver
Un semblant de pureté, c'qui leur était l'plus sacré
Même dans l'opacité ou ces humeurs de mal réveillés
On n'peut qu'honorer le dévouement de ces sacrifiés